Avec Holy Motors, Léos Carax
revient à l’unité de base du cinéma : l’instant. Il n’est pas question
d’une histoire, d’un quelconque déroulement psychologique, mais d’un seul
acteur qui va investir une série de scènes. Denis Lavant incarne tour à tour un
banquier, un tueur ou encore un vieillard à l’agonie.
Le dispositif pourrait lasser s’il
n’y avait pas ce plaisir : celui de voir l’acteur faire et défaire ses
masques dans la limousine qui lui sert de loge ; celui des images qui s’articulent
autour d’un visage toujours nouveau. En
somme un instant ce n’est fait de rien, un regard, une lumière, et Carax le
sait bien, lui qui nous guide à travers ce chemin de métamorphoses.