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mardi 31 juillet 2012

Projections




Avec Holy Motors, Léos Carax revient à l’unité de base du cinéma : l’instant. Il n’est pas question d’une histoire, d’un quelconque déroulement psychologique, mais d’un seul acteur qui va investir une série de scènes. Denis Lavant incarne tour à tour un banquier, un tueur ou encore un vieillard à l’agonie.

Le dispositif pourrait lasser s’il n’y avait pas ce plaisir : celui de voir l’acteur faire et défaire ses masques dans la limousine qui lui sert de loge ; celui des images qui s’articulent autour  d’un visage toujours nouveau. En somme un instant ce n’est fait de rien, un regard, une lumière, et Carax le sait bien, lui qui nous guide à travers ce chemin de métamorphoses.

samedi 28 juillet 2012

Un bain d'histoire



L’eau de la seine charrie avec elle de nombreux commentaires sur son impureté (péniches, cadavres, machines à laver). Pourtant l’état du fleuve limoneux s’est amélioré en quelques années puisque que l’on compte aujourd’hui quarante espèces de poisson contre seulement une vingtaine dans les années 90. Cette année voit donc la réouverture d’une épreuve sportive séculaire abandonnée pourtant depuis soixante ans : la Traversée de Paris à la nage.

Deux distances sont proposées : deux kilomètres et demi pour les néophytes et dix kilomètres pour les plus courageux. La témérité n’étant jamais que l’autre versant de l’inconscience, il est tout à fait recommandé de franchir le 2 Septembre les quelques mètres qui séparent l’Hôtel Saint Vincent de la Seine pour admirer cet exploit : des hommes et des femmes qui remontent le cours du temps à la nage.

jeudi 26 juillet 2012

Paris Quartier d'éte

Cela fait maintenant 23 ans que le festival Paris Quartier d'été prend place dans la petite couronne de Paris.
Le programme de ce festival regroupe de nombreux artistes très variés qui expriment leurs talents respectifs.
Ainsi se mêlent le théâtre, la musique, le one-man show, le cirque ainsi que des concepts artistiques des temps nouveaux. Il se tient du 14 Juillet au 11 Août.

http://www.quartierdete.com/programme/spectacles/

lundi 23 juillet 2012

Le musée, c'est branché !


Le Musée du Quai Branly a plus d'un tour dans son sac. En plus d'un fonds surprenant et passionnant sur les arts premiers, il regorge d'activités innovantes qui secouent l'image poussiéreuse qui peut coller à ce genre d'institutions. Pour ne citer que quelques unes : siestes électroniques, cours de Tango, ateliers cuisine chinoise, récits d'explorateurs, visites-débats, conférences, concerts, "before" pour les 18-30 ans...
A chacun de faire son programme.

www.quaibranly.fr

jeudi 19 juillet 2012

Un grand roman lumpen



Les éditions Christian Bourgois continue de publier des oeuvres posthumes de Roberto Bolaño (mort en 2003). Le dernier en date s'intitule Un petit roman lumpen et malgré sa taille (moins de cent pages) le livre n'a pas à rougir de succéder à des oeuvres aussi colossales que Les détectives sauvages ou 2666 (dont l'ambition fait déjà figure de point de repère dans la littérature contemporaine).

Dans les rues les plus misérables de Rome la jeune Bianca raconte les affres de l'ennui et du petit banditisme. Elle est chargée elle-même d'extorquer de l'argent à Maciste (une vieille gloire de l'haltérophilie et du cinéma devenue aveugle) mais leur rencontre les amène à ce point dangereux où deux désarrois s'additionnent. Bolaño donne le vertige tant la simplicité de son écriture parvient à créer un malaise véritable et à suggérer l'effroi d'une jeune femme qui perd pied. 
Une belle initiation pour découvrir cet auteur majeur.

Benoît, http://hotelsaintvincentparis.com/fr/

Salle obscure



Il est difficile d'aller voir Faust seulement pour fuir une pluie insistante, comme si le cinéma était un simple refuge. Car  les averses parisiennes sont peu de choses face aux éléments grouillants et poisseux du film. Alexandre Sokourov reprend le Faust de Goethe, le ramenant dans la réalité la plus concrète ; Méphistophélès est un usurier, Faust un docteur affamé.
 Les deux hommes partagent la même envie d'éprouver les choses jusqu'à leurs limites, et la mise en scène de Sokourov déploie des merveilles de technique pour rendre la chair la plus putride comme le visage le plus gracieux, le sordide des cloaques comme la pureté d'une rivière ou d'une montagne. L'immersion est aussi totale que dérangeante, Darren Aronofosky ne s'est pas trompé en lui remettant le Lion d'Or à la Mostra de Venise.



Instantané estival



Haut lieu de la photographie à Paris, la Maison européenne de la photographie propose de nouvelles expositions durant l'été. Parmi les artistes mis à l'honneur, Alice Springs, dont l'oeuvre n'a rien a envié à celle de son mari Helmut Newton puisqu'elle s'essaya aussi bien aux portraits, qu'à la publicité ou à la mode. 


Pourtant si la Maison européenne de la photographie flirte avec le glamour des grands noms (une exposition constituée autour de Charlotte Rampling en témoigne), elle n'oublie pas de convoquer les alchimistes de la pellicule. Le travail de Jérémie Nassif autour de la danse, comme les distorsions de Paul Thorel, achèvent de former un programme aussi exigeant que varié.


lundi 2 juillet 2012

Le 36 du mois



Il est des monuments qui ne se visitent pas. Celui-ci est fait d'hommes, de compétences et d'une adresse devenue mythique. Le 36 quai des Orfèvres est le siège de la Crim', ou brigade criminelle de la police judiciaire de Paris. Avec le temps, cette adresse en est venue à désigner le service.

Cette année, le 36 fête ses 100 ans de services, mais aussi d'inspiration littéraire et cinématographique.